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La Galice (Espagne)

3 au 10 décembre 2012

La Galicia, c'est l'extrémité nord-ouest de l'Espagne, baignée donc par l'Atlantique sur ses faces nord et ouest. À l'étranger, elle est reconnue notamment pour sa capitale, St-Jacques-de-Compostelle et pour le Cap Finisterre, le cap de la «fin de la terre» ou plutôt du début de la terre comme se plaisent à dirent les galiciens.

La Tour d'Hercule, le plus vieux phare en activité au monde
Nous faisons un petit détour par La Corogne, A Coruna en galicien, pour le plaisir de dire que nous avons traversé l'Espagne d'est en ouest et aussi parce que sa situation sur le bord de l'Atlantique semblait prometteuse... et nous n'avons pas été déçus. Nous y avons dormi au pied du plus vieux phare au monde encore en activité, la Tour d'Hercule, érigée par les Romains au 1er siècle. Bien planté sur un cap dominant la mer, le phare a suscité bien des légendes, traversé des époques et résisté aux guerres. Le site est simple mais dégage une certaine sérénité; il invite à s'asseoir et à rêvasser en observant la mer...

Praza Maria Pita, L'Hôtel de ville de A Coruna
À quelques pas de là, la vieille ville de A Coruna est intéressante à visiter. La place centrale, la Praza Maria Pita, qui abrite l'hôtel de ville, déborde d'activité, on la pare de ses décorations de Noël. La grande rue qui longe le port offre quant à elle de belles perspectives sur les immeubles du siècle dernier tous munis de balcons, fermés en cette saison mais qui doivent être bien ensoleillés en été. Il y a aussi l'Église de Santiago (12e-13e siècle) qui arbore sur sa façade ouest une belle représentation de St-Jacques à cheval qui nous rappelle que nous ne sommes pas loin de Compostelle, notre prochaine étape.

St-Jacques-de-Compostelle

Depuis le temps qu'on entend parler de St-Jacques, nous sommes bien contents d'y être et de découvrir cette ville et sa fameuse cathédrale. On dit qu'au Moyen-Âge, le pèlerinage vers St-Jacques-de-Compostelle était le 3e plus importants de la Chrétienté, après Jérusalem et Rome. Pratiquement disparu au 19e siècle, le pèlerinage connaît un regain de ferveur depuis la fin du 20e siècle. Même si l'Église n'affirme plus comme avant que la cathédrale abrite le tombeau de St-Jacques, les pèlerins continuent d'affluer.

La cathédrale de St-Jacques-de-Compostelle
C'est vrai que la grande place-parvis, la Plaza d'Obradoiro, qui fait face à la cathédrale est impressionnante. Peu de pèlerins en ce mois de décembre mais on imagine bien l'activité qui y règne l'été. Le temps est gris et pluvieux ce qui ajoute à l'allure austère de la cathédrale malgré ses nombreuses sculptures et décorations toute en fioriture qui la parent.

L'imposant Hôtel de ville de St-Jacques qui fait face à la cathédrale est installé dans un ancien palais du 18e siècle. L'Auberge des rois catholiques (16e siècle) qui logeait autrefois les pèlerins et recueillait les malades est devenu aujourd'hui un hôtel 5 étoiles... comme quoi les temps changent... En face, le Collège St-Jérôme (15e siècle) abrite aujourd'hui la demeure du recteur de l'université de la ville. Ces 4 édifices forment un ensemble monumental remarquable.

Face à la cathédrale, l'Hôtel de ville
Déambuler dans les rues de St-Jacques est très agréable. Le centre de la vieille ville est piétonnier et les rues tortueuses en pavés sont bordées de maisons qui semblent toutes dater du Moyen-Âge. Les restos et auberges pour accueillir les pèlerins sont nombreux. À chaque coin de rue, on nous offre de goûter à la «Tarte de St-Jacques», excellente mais calorique à souhait sachant que c'est essentiellement du beurre, des amandes et de la farine! On y goûte avec plaisir mais compte tenu que nous ne sommes pas venus à pied à St-Jacques, on s'abstient d'en acheter toute une !!!

Évidemment, la ville regorge aussi d'églises, de collèges, de monastères et de couvents qui démontrent bien la ferveur qu'on a témoigné et qu'on témoigne toujours à St-Jacques, le saint patron de l'Espagne.

Les «Rias Bajas»

Village de pêcheur sur les Rias Bajas
Sur toute la côte atlantique espagnole, la carte nous indique des «rias»... pas des «rios» («rivière» en espagnol) mais bien des «rias»... Qué es ? Est-ce un terme galicien ?

Une petite recherche sur internet nous renseigne : «c'est une vallée de fleuve envahie par la mer, un terme galicien que la géographie internationale utilise. Contrairement à un fjord qui est profond et à pentes latérales raide parce qu'il a été creusé par un glacier, une ria désigne la vallée non glaciaire d'un fleuve côtier noyée par l'élévation du niveau de la mer.»

Notre curiosité étant satisfaite, nous partons explorer les rias au sud de St-Jacques-de-Compostelle. Au fil de la côte, s'égrainent les villages de pêcheurs, les criques, les anses, les caps et les plages. Vilagarcia, Vilanova de Arousa, O'Grove, Cabo Udra, Bueu, tous des villages ou petites villes où nous avons été bien reçus et où nous avons dormi soit au port à observer les allées et venues des pêcheurs ou en bord de mer à se faire bercer par le bruit des vagues.

Un «horreo» de Combarro
C'est à Combarro, où le vieux quartier des pêcheurs a été jalousement conservé, que nous pouvons observer de près les fameux «horreos» que nous avions vu depuis quelques jours un peu partout en cours de route près des maisons, dans les jardins. Ce sont de petites constructions rectangulaires en pierre montées sur pilotis et souvent surmontées de croix; à prime abord, ça ressemble à un mausolée mais, en fait, ce sont des abris pour conserver le mais et les légumes. À Combarro, ils sont alignés sur le bord de la mer, parfois littéralement suspendus au dessus de l'eau. Leur construction en pierre les rend presque indestructibles. C'est d'ailleurs assez étonnant de voir partout dans la région les maisons, les clôtures, tout est fait de granit, une matière dont la Galice dispose en abondance. Quels fameux tailleurs de pierre ces galiciens !